& les Chroniques
Express
Nul Telexes
"Menhir"
DATES | Sorti le 27 février 2021 | Publié le mercredi 14 avril 2021
POURQUOI | Pochette | Nom | Label
ET ALORS | Nul Telexes est un duo originaire de Liverpool dont le premier album vient de sortir sur le label Swiss Dark Nights. Ce n’est pourtant pas à la Suisse italienne que l’on pense à l'écoute de ces huit titres, pas plus qu’à l’Angleterre, mais plutôt à la France et à quelque chose qui y a été inventé et dont on est plutôt assez fier. Même si le son semble ici essentiellement synthétique, "Menhir" nous renvoie bien à cette cold wave soignée, légèrement pop, que l’on a judicieusement baptisée touching pop dans les années 90, avec ses ambiances et ses émotions si particulières qui aujourd’hui resurgissent ça et là entre les mains d’artistes qui en prennent le plus grand soin et savent lui donner une nouvelle vie. Comme Schrödinger à Mexico, Denner à Rennes ou ici Nul Telexes. Leurs compositions sont elles aussi fines, précieuses, comme la ritournelle d’"A Play", la rythmique imposante de "Menhir", la puissance de "Dialectic", la voix… la nostalgie qui se dégage de cet album est la nôtre, pas la leur, parce que leur son est bien celui du 21e siècle, électronique, synthétique, et leur mélancolie, celle d’aujourd’hui.
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14/20
Schrödinger
"Last Days on Earth"
DATES | Sorti le 31 octobre 2020 | Publié le jeudi 3 décembre 2020
POURQUOI | Nom | Mexique
ET ALORS | Réaliser une cartographie mondiale de la scène post-punk actuelle mettrait en avant des zones géographiques qui, en 2020, seraient bien différentes de ce qu'elles étaient dans les années 1980. C'est dorénavant à Vinius, Moscou, Boston, Los Angeles ou Mexico que des scènes émergent et que le son se sculpte et non plus à Leeds, Manchester, Nice ou Paris. Et cette toute jeune génération puise sans gêne dans l'espace et le temps sans tenir compte des frontières ni de l'importance qu'ont pu avoir, qu'ont, ces groupes qui font l'essentiel de leurs références. Schrödinger et son album "Last Days on Earth" sont un exemple de plus de la façon dont les choses s'entremêlent entre passé, présent, et les différentes régions du globe. Le groupe, de Mexico, a signé pour son premier album sur le label Suisse Swiss Dark Nights et offre avec ce disque une immersion déroutante dans la touching pop comme seule la France a été capable de produire en son temps. Si Little Nemo s'était installé au Mexique il y a 30 ans, c'est peut-être de cette façon qu'il sonnerait aujourd'hui : rafraîchi, brillant, assuré, assumé, mélodique et intemporel, parce que ce ne sont pas les fantômes de Little Nemo que l'on voit planer ici mais tout simplement leurs doubles.
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13/20
Betsch
"La Traversée"
DATES | Sorti le 24 avril 2020 | Publié le vendredi 6 novembre 2020
ET ALORS | Est-ce qu’on peut être ému, sincèrement, par les histoires que raconte un autre ? Est-ce qu’on peut être touché, profondément, par des mots, comme lorsqu'ado nous écoutions dans l'obscurité "Pornography" de The Cure, "A New Form of Beauty" de Virgin Prunes ou "Low Life" de New Order ? Bertrand Betsch nous démontre avec son nouvel album, "La Traversée", que cette possibilité de transmission perdure, quel que soit notre âge, quelle que soit notre vie, que l'artiste peut à partir de quelques mots, à partir d’une "simple" chanson entrer en résonance avec nous et notre propre histoire. "On n’est pas toujours gentil, on est parfois mauvais garçon" ("À la Nage"), "C’est un regard c’est un baiser, à la dérobée, c’est presque rien, mais ça fait du bien", ("À la dérobée"), "À la fin, il y a toujours un matin, à la fin ce qu’on est, on le devient" ("À la fin") ou encore "Et même si l’on meurt, après bien des malheurs, on aura eu du bonheur" ("Le Bonheur"). Comme La Variété en son temps, Erik Arnaud, Mendelson ou Daniel Darc, comme tous ces poètes sagement tapis dans l’ombre de Dominique A, Bertrand Betsch sublime la mélancolie, la tristesse… la vie.
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18/20
Nation of Language
"Introduction, Presence"
DATES | Sorti le 22 mai 2020 | Publié le mercredi 5 août 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Déjà : quelle voix. Assurée, maniérée, si charmeuse avec sa diction soignée… on sent l’ombre de Lloyd Cole, de Morrissey ou encore Dave Gahan, celle de ces dandys qui rassurent et sont capables de nous entraîner au bout du monde. Mais autour de Ian Devaney, il y a aussi une succession de mélodies et des morceaux à la construction très intelligente, qui, bien qu’en apparence basés sur le combo classique guitare lumineuse, basse douce et prégnante, et batterie enjouée, étonnent très vite lorsque l’on voit surgir des synthés pour le moins "vintage". Quelle belle surprise que cette succession de perles qui oscillent entre indie pop et new wave (mention spéciale pour "The Division St.", "Automobile" ou encore "Friend Machine" et ses sonorités presque 8-Bits). Le disque ne s’essouffle jamais, et on s’étonne d’assister à un tel enchaînement de compositions douces-amères que l’on a toutes envie de chérir. On pense aux premiers New Order, à Black Marble ou à The Vagina Lips pour cette faculté incroyable à nous offrir quelque chose qui se révèle immédiatement comme une évidence, et, de la même façon que pour leur confrère grec, il y a toutes les chances que cette formation originaire de Brooklyn nous accompagne bien au delà de cet été.
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15/20
DILK
"Hardship"
DATES | Sorti le 17 janvier 2020 | Publié le mercredi 22 avril 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Le démarrage du disque est assez étrange… On pense immédiatement à DAF, Suicide ou à Absolute Body Control tant la matière est sèche, la production minimaliste et la façon de chanter typée, mais le second titre brouille immédiatement les pistes en s’enrichissant de sonorités moins âpres et en laissant la part belle à une guitare qui donne au son une nouvelle orientation. Au troisième titre, la voix se veut plus maniérée, et c’est un synthé entêtant qui l’accompagne, donnant alors une nouvelle épaisseur à cette matière protéiforme que l’on essaye de s’approprier depuis le début sans jusque-là y parvenir vraiment. À partir de l’excellent "Graveyard Orbit", les choix vocaux et la boîte à rythme omniprésente donnent une nouvelle noirceur à l’ensemble et nous renvoient à l’univers typique de formations comme Cold Cave ou She Wants Revenge. Mais que l’on ne s’y méprenne pas, ce qui caractérise DILK, c’est cette évolution tout en étonnement, et non ce qui, si l’on était inattentif, pourrait être pris pour du tâtonnement. Il y a au final suffisamment d’éléments et de repères pour donner envie de revenir sur ce disque que l’on parvient à s’approprier sans trop de difficulté, et avec un peu plus de plaisir à chaque nouvelle écoute.
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13/20
Silent EM
"The Absence"
DATES | Sorti le 15 juillet 2019 | Publié le lundi 3 février 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Sèche mais mélodique, l’EBM de Silent EM impose dès ses premières mesures une ambiance qui, si elle n’est pas vraiment inédite, s'avère étonnamment plaisante. Un synthé et une boîte à rythme assez basiques, une voix qui scande plus qu’elle ne chante, et le tour est joué : Jean Lorenzo pose les bases de ce que seront les 38 minutes de "The Absence". Les titres suivent un fil conducteur linéaire d'une façon très assurée qui rappelle les formations EBM françaises des années 80/90, ces petits génies qui allaient rarement plus loin que des auto-productions au format K7 mais que l'on écoutait pourtant en boucle. Originaire de Miami mais installé à New York, Jean cite parmi ses influences And Also The Trees, The Sound, The Chameleons, Data-Bank-A, In the Nursery, ou encore Opera De Nuit et la scène cold wave française… autant de références pour le moins atypiques pour un garçon installé sur la côte Est des États-Unis, mais qui donnent une grille de lecture intéressante à ce disque et aux choix qui ont permis de le construire. Cette combinaison de spontanéité, de simplicité, le lyrisme du chant, en apparence naïf, ces rythmes binaires, faussement simples, à l'efficacité désarmante, tout ça n'est donc pas le fruit du hasard.
CONNEXE | EBM | Cold Wave
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13/20
Skemer
"Benevolence"
DATES | Sorti le 25 octobre 2019 | Publié le jeudi 16 janvier 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Il y a un charme fou dans le chant de Kim Peers. Et il y a une ambiance incroyablement intrigante dans les compositions de Mathieu Vandekerckhove. Lorsque l’un fait grincer ses guitares et marteler la rythmique, l’autre ensorcelle avec sa voix lancinante. La formation, originaire de Gand en Belgique, parvient avec son premier album à créer quelque chose d’assez inédit, comme une ambiance un brin malaisante mais qui se veut en même temps cotonneuse, rassurante, à la fois violente mais toute en retenue. Il n’est ici qu’histoire d’équilibre, de subtilité, de dosage, 7 titres comme 7 nuances de rouge d'un disque étonnamment mature pour un premier album. L’écoute de "Benevolence" se transforme immédiatement en une véritable immersion et devient rapidement génératrice d’images et d’ambiances, intense, comme une longue cinématique sur laquelle on n'aurait aucun contrôle. L’une est modèle (Yves Saint Laurent, Louis Vuitton, Vogue...), l’autre était guitariste d’une formation de doom métal (Amenra) ; Skemer est le fruit de leur rencontre, sordide et sentimentale. On adore.
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16/20
Ubikande
"Artefact"
DATES | Sorti le 30 avril 2019 | Publié le lundi 23 décembre 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Français
ET ALORS | Lorsqu’on découvre pour la première fois la voix de Cassandre Azama-Buxton, c’est à celle de Tanit que l’on pense. Immédiatement. Lyrique, grave, ciselée, décidée et maîtrisée ; une voix que l’on sait d’entrée importante et qui ne nous lâchera pas jusqu’à l’issue de l’écoute du premier album de Ubikande. Quant à l’environnement qui l’accompagne, il semble être tout aussi sûr de lui. Comment ne pas l’être pour concevoir des compositions aussi intenses, sorte de cold wave noisy qui mêle à la fois le malaise et la tension des Cranes, la noirceur des Cure et une énergie qui flirte avec l’industriel. On pense à The Young Gods ou à Killing Joke avec ces guitares dont émane une tension par moment quasi cathartique et ses mélodies hypnotiques. Mais l’objet, aux contours en constante transformation ne cesse de surprendre à chaque nouvelle écoute et rend rapidement bien futile cette recherche de références. Parce que si Ubikande a certainement les mêmes que les nôtres, la formation, originaire de Tours, a avec cet "Artefact" qui porte parfaitement son nom, créé quelque chose d’envoûtant.
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17.5
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14/20
Pleasure Symbols
"Closer and Closer Apart"
DATES | Sorti 24 mai 2019 | Publié le lundi 16 décembre 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Australie
ET ALORS | Une guitare que la réverb bien maîtrisée fait sonner comme une harpe, une basse bien plantée, et un chant féminin froid et lancinant qui flotte au-dessus de l’ensemble en nous racontant de troublantes histoires. Une étrangeté qui en piochant à la fois dans le shoegaze, la cold wave et le post-punk parvient à créer des ambiances sommes toutes plutôt originales et surtout assez plaisantes. La formation, originaire de Brisbane, a signé pour son premier album sur le label italien Avant! Records et réussi avec "Closer and Closer Apart" un très bel exercice, inventif et soigné. qui bien que reprenant des éléments "classiques" des genres sus-cités réussit à créer quelque chose d’assez inédit et de particulièrement esthétique.
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15/20
Bedless Bones
"Sublime Malaise"
DATES | Sorti le 20 septembre 2019 | Publié le jeudi 12 décembre 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Tallinn | Estonie
ET ALORS | Alors que dans un premier temps la voix de Kadri Sammel fait mine de nous entraîner vers des ambiances plutôt éthérées, la musique qui l’habille s’avère quant à elle rapidement bien plus complexe. Des rythmes parfois presque martiaux soutiennent des compositions d'obédience synthétique que n’auraient pas reniées en son temps Propaganda, avec un don pour les mélodies tout aussi solide que celui de ses aînés, mais ici vraiment modernes, mais bien moins faciles, comme un compromis malin entre heavenly, EBM et new wave. Le disque est riche en textures et en ambiances et se tient parfaitement de bout en bout même s’il faut un peu de patience pour se l’approprier. Une vraie surprise en provenance de Tallinn en Estonie, destination particulièrement touristique d’où l’on n’imaginait pas voir apparaître un aussi bel objet que ce disque de Bedless Bones.
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